jeudi 23 juillet 2015

Le mystère Froome : la guerre des watts (1/5)

Christopher Froome - Crédit : CC Jaguar Mena
[DOSSIER] Tout le monde s’interroge. Le spectre du dopage plane de nouveau sur le cyclisme mondial : assisterait-on à l’avènement du nouveau Lance Armstrong ? Bien des rumeurs circulent sur le Britannique Chris Froome et il n’est pas toujours simple de démêler le vrai du faux. Essayons d’y voir plus clair.

Il a suffi de six kilomètres de feu mardi 14 juillet pour ressusciter les vieux démons du Tour de France. Après une montée en rythme de ses équipiers qui élimine un à un ses rivaux, Chris Froome place une attaque tranchante. Seul survivant, Nairo Quintana, vainqueur du Tour d’Italie 2014 (tour le plus important après le Tour de France), essaie de suivre au train (assis).

Au final, le Colombien de 25 ans concède 64 secondes à Froome. C’est à la fois beaucoup parce que Quintana est considéré comme le meilleur grimpeur au monde et peu parce que le Colombien a confessé après la course ne pas avoir de très bonnes sensations ce jour-là. En outre, il n’avait pas l’air dévasté de perdre cette grosse minute.

Vous n’aimiez déjà pas forcément beaucoup le vélo mais voici que les observateurs ont très certainement réussi à vous convaincre de l’ennui  profond que représentait la « petite reine ». Après des étapes soporifiques sous le soleil d’été, voilà qu’on nous assomme de chiffres pour tenter de prouver que cette ascension était inhumaine donc que son auteur est dopé.

Le cyclisme est hanté par son passé


Pourtant, plus qu’une guerre de « chiffres », c’est une bataille politique que se livrent les experts.

Antoine Vayer
Il y a d’abord les sceptiques au premier rang desquels Antoine Vayer qui intervient sur le site Chronoswatts.com et tient aussi une chronique dans Le Monde. Ancien entraîneur de la sulfureuse équipe Festina en 1998 lorsqu’éclate l’affaire de dopage qui porte le même nom, Antoine Vayer propose une lecture finalement logique des événements : ceux qui ont réussi par le passé des prouesses telles que celle réalisée par Froome ont tous été pris pour dopage, donc le Britannique se dope.

Une théorie « historique » dira-t-on. Entretenue par la tragédie que vit le vélo dans sa lutte solitaire et courageuse contre le dopage depuis 17 ans : « L’Histoire est toujours là pour nous éclairer, précise le docteur Jean-Pierre de Mondenard, grand spécialiste du dopage. Dans toutes les dominations sportives outrancières, par une équipe ou par un pays, le dopage a toujours été omniprésent. L’Allemagne de l’Est, l’équipe Armstrong… Dans les années 60, tous les pays s’extasiaient sur les performances américaines en athlétisme. On sait maintenant que le dopage était omniprésent dans cette période de guerre froide. »

Se greffe sur ce postulat un peu pessimiste mais pas infondé, une analyse mathématique de la puissance déployée par les coureurs. Schématiquement, le cycliste fait face à trois résistances physiques : l’air, la pesanteur et le roulement.

En réalisant des calculs, sans malheureusement nous en donner le détail, Antoine Vayer arrive à une conclusion sans appel : Chris Froome est « flashé », selon son expression, aux puissances de ses tristes prédécesseurs dont Lance Armstrong himself, déchu de ses sept Tours de France.

Pour Vayer et Sallet, la performance de Froome est « anormale »


C’est aussi le sens de l’expertise de Pierre Sallet, interrogé dans un reportage de l’émission Stade 2 dimanche dernier. Le docteur en physiologie réalise des calculs qui placent Chris Froome à 425 watts de puissance moyenne sur l’ensemble de la montée. Un chiffre qui le placerait au-dessus du seuil fatidique fixé par Antoine Vayer : 410 watts. Un seuil expliqué et justifié dans sa chronique du Monde par l’ancien entraîneur cycliste :
« Depuis deux décennies, nous classons les « exploits » des forçats de la route en trois catégories.
  • Il y a les « mutants », capable de développer plus de 450 watts étalons en moyenne,
  • les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts
  • et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts.
410 watts, c’est le seuil du « dopage avéré ». Appelons-le « suspect », c’est plus « soft ». (…) En vingt ans, nous avons flashé 48 coureurs 'inhumains' sur le Tour : 3 'mutants', 15 'miraculeux', 30 'suspects'. Combien ont été ensuite pris par la patrouille de l'antidopage ou contraints aux aveux ?
  • Pour le très fermé club des 'mutants', c'est du 100 % (Pantani, Riis et Indurain) (...) [ndlr : une erreur, même si Miguel Indurain est suspect, il n'a jamais été contrôlé positif]
  • Pour le club des 'miraculeux', c'est du 73 % (Armstrong, Contador, Ullrich, Virenque, Vinokourov...).
  • Pour le club des 'suspects', c'est du 50 % (Dufaux, Mayo, Rasmussen, Boogerd...) »
Pierre Sallet dans Stade 2 - Crédit : France Télévisions
En somme, si l’on résume pour ne pas se perdre trop dans les chiffres : Froome est nettement au-dessus du seuil et oscille entre la catégorie « suspecte » et la catégorie « miraculeuse ».

Problème, même entre eux, les « experts » en calcul ne sont pas d’accord. Lundi, dans sa chronique dans Le Monde, Antoine Vayer donne lui un chiffre de 429 watts de moyenne pour la montée dans La Pierre-Saint-Martin. Soit quatre de plus que Sallet.

« C’est une pure escroquerie scientifique » (F. Grappe)


Bon, vous me direz, l’affaire est entendue. 425, 429, je pinaille et on peut légitimement s’inquiéter voire remettre en question la performance de Froome.

Frédéric Grappe
Pas tout à fait ! « C’est une pure escroquerie scientifique ! », s’insurge Frédéric Grappe, ce même lundi, auprès de mes confrères de 20minutes.fr. Docteur en biomécanique, « Fred Grappe » comme il est appelé dans le milieu du vélo est un scientifique reconnu et respecté dans le peloton. Egalement directeur performance de l’équipe française FDJ (où court Thibaut Pinot), Grappe fulmine : « Balancer un chiffre comme ça sans parler de durée d’effort, c’est grave. Vous perdez en gros un watt par minute donc la notion de temps joue forcément. Il faut être intellectuellement malhonnête pour raconter des conneries pareilles au grand public. »

En résumé, il y a les montées courtes (moins de vingt minutes) et les longues (plus de vingt minutes). Dans une montée longue, vous perdez un watt par minute. Une déperdition de puissance que n’auraient pas intégrée Vayer et Sallet dans leurs calculs.

Après cette première pique, la critique se porte vite sur l’intermédiaire entre le milieu cycliste et le grand public justement, les médias : « Ils ont une grande responsabilité. Ils ont jeté le cyclisme en pâture devant la France entière en faisant croire qu’à certaines valeurs, on était dopé. Si on écoute ça, il y a un sacré paquet de dopés dans le peloton, même dans notre équipe. Je ne suis pas là pour défendre Sky et Froome mais il faut revenir à une cohérence dans le débat. »

Il faut être juste, moi qui suis à la fois journaliste et passionné de vélo, je me suis tout de même interrogé sur les positionnements extrêmement catégoriques de mes confrères qui ne regardent pourtant jamais le cyclisme. Je l’avais d’ailleurs déploré ici.

Sky ne dévoile pas les données brutes


Nouveau rebondissement mardi matin ! Le team Sky, par l’intermédiaire de son directeur performance Tim Kerrison, donne les chiffres de la performance de Froome dans cette fameuse ascension. Bilan : 414 watts. Toujours au-dessus du seuil fixé par Vayer. Alors Kerrison essaie d’expliquer de manière confuse qu’avec le type de pédalier de Froome (ovale), il faut retenir 6% du chiffre (on arriverait à 390). Malheureusement, aucune littérature scientifique ne vient confirmer cela.

L’autre problème, c’est l’accès aux données brutes du coureur. Dans le pédalier des cyclistes professionnels se trouve un petit capteur de puissance qui permet de prendre toutes les mesures. Or ici, Sky n’a pas délivré les chiffres bruts de ce capteur mais des chiffres « travaillés ». Soi-disant parce que cela donnerait trop d’éléments aux autres équipes sur les programmes d’entraînement. La FDJ de Fred Grappe et Thibaut Pinot (3e du dernier Tour de France) l’a pourtant fait, elle, en mars dernier.

Avec les nouveaux éléments dévoilés par Sky, Pierre Sallet, l’expert interrogé pour France 2 revoit ses calculs et arrive désormais à 408 watts (et non 425).

Chris Froome lors de la 7e étape du Dauphiné 2015 - Crédit : CC Georges Ménager
Vous me direz : « Bah, c’est bon du coup ! C’est exceptionnel mais sous le seuil critique ! » Oui mais non. En réalité, les watts ne sont pas une fin en soi. On les rapporte ensuite au poids du coureur pour déterminer non plus une puissance « absolue » mais une puissance « relative ». Une puissance propre au coureur en quelque sorte. Dans l’estimation de Pierre Sallet, Froome pesait 71 kg. Mais mardi, Sky révèle que le Britannique émarge à 67.5 kg.

A 71 kg, le rapport était de 7.04 watt / kilo. A 67.5 kg, on est désormais à 7.2 watt / kilo. En résumé, Froome, plus léger, et capable de produire une telle puissance absolue (408), serait donc encore plus fort que prévu. Pourquoi ? Parce que Pierre Sallet propose un autre seuil : au-dessus de 7 watt / kilo, la performance est « anormale ».

Les chiffres ne prouveront ni le dopage, ni la probité de Chris Froome


J’espère ne pas vous avoir perdu parce que je dois reconnaître que ça n’a rien d’évident. Jusqu’ici, on n’a parlé que de la performance de la montée de La Pierre-Saint-Martin. Mais on ne parle pas de ce qui caractérise réellement Chris Froome. La principale donnée manquante dans ce qu’a délivré Tim Kerrison, c’est la VO2 max du Britannique. C’est-à-dire sa consommation maximale d’oxygène. Comme le disait Alexandre Roos dans L’Equipe d’hier mercredi, « la puissance de son ‘moteur’ ».

Au final, brandir les chiffres ne mènera à rien. Seules les données brutes, analysées par un scientifique de la trempe de Fred Grappe, pourraient permettre de savoir si oui ou non les performances de Froome sont exceptionnelles. Donc si Sky refuse de les donner, il est vain de tenter d'analyser des chiffres qui sont partiels. D'ailleurs, Chris Froome est lui-même persuadé que quelles que soient les informations divulguées, on doutera toujours de lui (cf. cet article de The Guardian).

Arrivé là, on se demande comment déterminer si Froome est dopé. Partons du postulat, pour l’instant le seul avéré, que Chris Froome est un coureur hors du commun. La question est : pourquoi n’est-il célèbre que depuis 2013 et son incroyable victoire sur le Tour de France ? Ce sera l’objet de la suite de cette enquête.




Deux articles complémentaires :

6 commentaires:

  1. Bonjour,

    un commentaire en plusieurs parties, mais pour essayer de compléter voire corriger certaines de vos assertions.

    Tout d'abord, parlons de la fameuse limite de 410 W de Vayer. Cette limite vaut pour une ascension en fin d'étape de près de 5h et après pas moins de 3 cols. En fait cette limite fixé empiriquement par Vayer respecte les conditions des étapes de montagne les plus dures connues dans les années 90 notamment. Désormais les étapes sont plus courtes.
    Dans la Pierre Saint Martin, on est dans le cas d'une montée sèche (les favoris) ayant été bien à l'abris du peloton durant toute la première partie de l'étape. La "limite" est alors plutôt de 425 W
    cf le twitt de chronowatt à ce sujet et la suite https://twitter.com/chronoswatts/status/620954712930676736

    Les étapes courte ont d'ailleurs mis à mal cette limite de 410W dont tout le monde parle... Du coup désormais Chronowatt parle plutôt de moyenne de 410W sur l'ensemble des radars d'un tour. Ce qui de toute façon reste discutable mais pourquoi pas.

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  2. Ensuite concernant les données transmise par Sky, il ne faut pas les comparer directement avec les calculs de Vayer (je parlerai de Sallet après). En effet, les calculs de Vayer sont recalés sur le capteur de puissance historique qu'est SRM. En effet dans ces calculs il y a pleins d'inconnus comme le rendement de la machine, les conditions météos etc... Des hypothèses sont prises au départ dans les calculs puis recalés avec l'expérience que peuvent avoir Portoleau ou Vayer (et même Grappe) pour coller un peu plus à la réalité.
    Or Sky n'utilise pas de SRM mais un autre capteur de puissance, le Stages. Les jauges de mesures ne sont pas étalonnées de la même manière donc on a une puissance brute mais qu'il faut recaler sur un référentiel SRM. Il faut donc considéré la différence entre les 2 SRM et Stages, et ainsi on aura quelque chose de comparable. La différence a été mesurée, notamment lors d'un test publié sur Matos Vélo : http://www.matosvelo.fr/index.php?post/2015/01/27/test-du-capteur-de-puissance-stages-cycling
    Le stages serait 7% inférieur à une référence comme le SRM (le powertap utilisé lors du test, un autre capteur de puissance donnant des valeurs similaires au SRM).
    Concernant les plateaux ovoïde et les fameux 6%, ce n'est pas maladroit de la part de Stages, c'est la réalité. Ces plateaux n'offrent pas 6% de puissance au coureur, mais fait croire au capteur de puissance qu'il y a 6% de plus de puissance développée. Les raisons sont notamment dans la mesure de la cadence qui du coup est un peu faussée car non circulaire. La puissance étant la force (capté par des jauges de contraintes sur le capteur de puissance) x la vitesse, ici la cadence de pédalage (capté généralement par des gyroscope dans le capteur de puissance ou alors un aimant).

    Quand vous dite qu'il n'y a pas de publication, c'est quand même relativement faux. Il y a pas mal de choses faites notamment par un français : http://cyclesetforme.blogspot.fr/2014/05/test-plateau-osymetric.html
    La notice de Stages Cycling l'indique également que la puissance affichée sera sur-estimée (de 4-5%) avec des plateaux ovoïdes...
    Il y a également toutes les études pointées par le créateur d'Osymétric, qui lui pour le coup utilise pour dire que ses plateaux permettent de faire gagner 10% de puissance au coureur qui s'en équipe. Ceci n'est que pur marketing, c'est l'affichage qui est sur-estimé.

    Il y a eu après les transmissions des données de Sky de nombreuses pseudo-analysent faites. Tony Gallopin est intervenu assez maladroitement sur le sujet en donnant sa puissance développée à la PSM... qui est de l'ordre de 5,9 W/kg Puissance supérieure à celle de Froome communiquée par Sky de 5,78... Or si on reprend l'ensemble des données, la puissance recalée sur un "SRM" (plus proche du référentiel scientifique utilisé pour faire les calculs) on obtient quasiment 6,2 W/kg pour Froome, ce qu'avais estimé très rapidement Tony Gallopin lors d'une interview, sans juger cela infaisable.

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  3. Attaquons nous maintenant à Sallet qui a décrété qu'une PMA de 7W/kg était hors norme, inaccessible sans aide extérieure, sans dopage.
    Julien Pinot (frère et entraineur de Thibaut) s'est insurgé de cette limite en expliquant que nombreux coureurs ont une PMA supérieur à cette limite sans utilisation d'artifice illégaux.
    Mais d'où vient cette histoire de PMA... La PMA c'est la puissance qu'on développe sur 5 minutes. Hors là on est sur un effort beaucoup plus long, 30, 40 minutes voire plus.
    Sallet a donc fait une hypothèse permettant d'obtenir par une puissance développée pendant un effort de 30/40 minutes, une puissance qu'on serait capable de développer sur un effort de 5 minutes.

    Tous les profils de puissances ne sont pas identiques, et la relation entre l'effort sur 5 minutes, et celui sur 40 minutes n'est pas le même pour tout le monde.
    Donc cette estimation de PMA présente une marge d'erreur tellement grande, qu'il vaut mieux ne pas en parler... Il a planté tout le monde et aurait mieux fait de s'abstenir car celui qu'il a le plus décrédibiliser c'est lui !

    En gros, tout ces reportages, tout ces calculs etc... donnent l'impression qu'on part du postulat que Froome est dopé et qu'on va fixer les limites juste en dessous de ces valeurs obtenues pour montrer qu'il l'est. Ca fait un peu théorie du complot quand même.

    En parlant puissance, et sur le site donné plus haut : cyclesetforme (ce n'est pas le mien, et je ne connais pas son auteur personnellement) vous remarquerez que le matériel joue également une grande part dans la performance. De nombreux test réalisé ou commenté par l'auteur du blog montre qu'en optimisant au maximum son matériel (notamment roues, pneus, chambre à air, tenue, lubrification, ...) on peux grimper plus vite en développant la même puissance. Et c'est aussi peut être là que les 25 millions de budget de la Sky peuvent être utile... Mais c'est aussi peut être là que les modèles de calculs peuvent être limités car on ne connaîtra jamais le rendement mécanique du vélo d'un coureur... On ne connaîtra également jamais le rendement du cycliste, pouvant pourquoi pas être améliorer par des plateaux ovoïdes ou une position affreuse sur un vélo, qui sait... Peut être que l'ensemble de ces données, tant mécanique que biomécanique peuvent faire que les limites des 410W ou 425 sur les étapes courtes peuvent être franchies.

    Donc je suis entièrement d'accord avec votre conclusions. Ce n'est pas le vomissements de tout ces chiffres au grand public qui prouvera quoi que ce soit. Et il ne faut pas utiliser ces chiffres pour dire que untel ou untel est dopé... on peut par contre largement les utiliser pour mieux cibler les contrôles. Et encore pas sur que cela ne suffise.

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  4. Je vous remercie d'avoir pris tant de temps pour expliquer tout cela !

    Je vous réponds bien plus brièvement car nous sommes d'accord sur presque tout. Une ou deux choses cependant.

    La première, c'est que je n'utilise les seuils proposés par Vayer que par souci pédagogique. Expliquer les puissances à des gens qui n'y connaissent rien n'est pas évident or il s'agit d'un blog pédagogique à destination aussi bien des fans de vélo qu'au grand public. C'est pourquoi j'ai choisi d'utiliser ces seuils. Il y a d'ailleurs au passage une erreur (Vayer dit qu'Indurain est tombé, c'est faux, il a été contrôlé positif au Salbutamol qui n'était pas interdit à l'époque). Mais bref, ce qui m'intéressait, c'était de réutiliser ces profils pour expliquer. Pas pour y adhérer. Mais si je dis ça dans le papier directement, je fais décrocher les gens.

    Donc j'ai attendu la fin du papier pour dire, en creux, ce que j'en pensais. Mes conclusions ne laissent aucun doute sur la fiabilité réelle que j'accorde (malheureusement) aux calculs de Vayer qui sont à mon sens réalisés trop rapidement et sans communiquer la réelle marge d'erreur de ceux-ci (2% présentés mais qui ne tiennent que lorsque la route est parfaite, sans vent, etc. ; sinon, cela peut monter à plus de 10%, or il ne le dit jamais !)

    Ensuite concernant les plateaux ovoïdes, je ne suis pas spécialiste. Je n'ai donc fait que reprendre les assertions des articles que j'avais lus. Il y était affirmé qu'aucune étude ne présentait de manière certaine l'augmentation de puissance des plateaux ovoïdes. Etant plus spécialiste du dopage que de biomécanique, j'avais donné foi à ces assertions.

    Grâce à vous, je viens de découvrir qu'en réalité, Fred Grappe a une fois de plus travaillé sur la question... http://www.fredericgrappe.com/wp-content/uploads/2013/09/osymetric.pdf

    Donc je vais lire et corriger :-)

    Sur le reste, merci beaucoup ! Je vous avoue que je n'ai pas cherché à moi donner des chiffres exacts. Je m'en estime bien incapable. En revanche, ce que j'ai compris de manière certaine en travaillant sur le sujet (et au vu du positionnement de Fred Grappe), c'est qu'on ne tirerait rien des infos parcellaires données par Sky et des calculs approximatifs de Vayer. Mon papier n'avait que ce but là. Tout le reste du dossier (dont je viens de sortir le 4e opus hier) avait du coup pour but de fouiller dans le passé et le présent de Froome pour voir si oui ou non les rumeurs de dopage étaient fondées (puisque les puissances ne le permettaient pas en l'état, le permettent-elles de toutes façons ?).

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  5. Le temps que j'ai passé n'est rien comparé à ce que vous faites ! Alors ça méritait bien ça ;-)
    Pour les seuils de puissance, Vayer a donné cette valeur de 410W à une époque et elle est restait. Malheureusement on oubli trop souvent les conditions de ce seuil...

    Tout comme on oubli trop souvent les marges d'erreur et je vous rejoint à 100%. Je milite auprès de Chronowatt pour qu'il mette au moins une marge d'erreur de 2% sur tout ses calculs, ce qui ferait passer beaucoup de suspect dans une fourchette de puissance allant de normal à mutant...

    Donc effectivement nous sommes d'accord.

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  6. Le problème d'Antoine Vayer, c'est qu'il semble être dans une démarche de légitimation de ses propres erreurs. J'admire ce qu'il tente de faire. Mais il le fait avec un but précis, avec un objectif en tête et un a priori : prouver qu'on ne gagne pas le Tour sans être dopé (seul Nibali laisse un doute à Vayer).

    Tout cela pour légitimer ce qui s'est passé en 1998 quand il était aux commandes. C'est ça qui m'embête avec son travail, par ailleurs hyper utile.

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